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Explorer l’Arctique à travers l’œuvre de Marie Détrée Hourrière, c’est aussi l’occasion de découvrir le parcours exceptionnel d’une des seules femmes Peintres officiels de la Marine.

Il est des rencontres qui décident d’une vie, celle de peintre par exemple. C’est le cas de Marie Detrée Hourrière, Malouine de famille et de coeur.
« Dès que j’ai commencé à peindre, mon premier sujet a été Saint Malo, la vieille ville et le port de commerce, ses grues, les cargos. Une façon de suivre la vocation familiale, avec un grand-père et un père tous deux officiers dans la marine marchande. »
A la sortie de ses études aux Beaux-Arts de Paris, Marie présente, au salon de la Marine, un tableau représentant le port du Havre. « Vous qui peignez un port vu de la terre, pourquoi ne le faites-vous pas depuis la mer ? », lui demande un officier. « C’est l’origine de mon premier embarquement avec la Marine nationale en 2008. De Toulon, nous sommes allés jusqu’à Shanghai », raconte l’artiste qui, depuis, a parcouru toutes les mers du monde sur des bâtiments de guerre, trouvant dans la découverte des océans une inépuisable source d’inspiration.
Elle devient en 2010 Peintre officiel de la Marine, un titre rarement accordé à une femme : elles ne sont que 7 à l’avoir décroché depuis la création de ce statut unique au monde en 1830.
A bord, Marie, qui a le grade honorifique de capitaine de corvette, est un marin parmi les autres. Elle porte l’uniforme de travail et si elle bénéficie toujours d‘une chambre seule, il lui arrive de participer aux exercices de tir ou de cuisiner. « Curieusement, j’ai trouvé sur les navires de guerre, un espace de paix. »
Le passage de l’Equateur, avec ses rites spécifiques, est un souvenir marquant, « comme une renaissance, explique l’artiste, passée par cette épreuve de « néophyte puant » à « chevalier ». On n’en saura pas plus, la tradition se doit d’être gardée secrète ! Mais son diplôme, qu’elle a elle-même dessiné, reste le souvenir vivre de ce baptême sur le « Dixmude ».
Il y aura aussi la remise de la médaille du mérite maritime, « la même qui fut remise à mon grand-père et à mon père. »

De la gouache au stylo plume

A bord, Marie dessine et peint, elle écrit aussi. « Mes notes me sont indispensables, elles ont aussi servi à la rédaction de mon premier livre, « La grande ménagerie du bord » qui illustre tout le bestiaire présent dans le langage des marins. C’est un projet auquel tout l’équipage s’est prêté ».
A l’automne vont sortir de nouveaux ouvrages et aussi … un timbre sur le tourisme fluvial.
Si l’édition vient au premier plan de ses occupations en cette fin d’été, Marie a déjà en tête la préparation de ses prochains embarquements, en octobre sur un bateau de pêche et en novembre sur le premier voyage d’un nouveau pétrolier ravitailleur de la Marine nationale jusqu’au cercle polaire Arctique.
On peut admirer sa dernière exposition à Dinard, galerie Winston jusqu’au 11 septembre, avant de l’y retrouver en décembre en dédicace de son livre sur les Peintres de la Marine.

©marinenationale

Marie Détrée, peintre de la marine, porte à bord l'uniforme de travail

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Marie Détrée, peintre officiel de la marine, a le grade honorifique de capitaine de corvette

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Peintre officiel de la marine

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